LA DÉESSE DES MOUCHES À FEU, un film sombre et complexe

Inspiré du roman de Geneviève Petterson LA DÉESSE DES MOUCHES À FEU de Anaïs Barbeau-Lavalette est un film dramatique québécois qui sortira en salles en novembre de cette année.
D’une approche qui pourrait sembler simple - ni trop caricaturale, ni trop facile, mais actuelle et véridique - nous nous trouvons confrontés à de jeunes adultes souvent en déshérence, issus de milieux relativement différents, mais où leur manque de foi dans le monde qui les entoure, leur choix personnels ensuite, les poussent à se retrouver afin de boire et consommer de la drogue. Reflet d’une vie vécue à cent à l’heure, reflet de mauvais choix où ne nous seront pas épargnées les séances de consommation de drogue, LA DÉESSE DES MOUCHES À FEU est un film assez sombre qui évoque cette double absurdité ; celle de la perte de soi et de l’impact que peut avoir la drogue sur les esprits et les corps ; et celle de l’irruption d’une dimension nihilistes et désespérée qui parfois poussera au suicide !
Car entre rivalités obscures et un besoin quasi pathologique de dépasser ses limites et se laisser aller, cette déambulation prend des airs de voyage sans retour, où l’extrême et le dangereux côtoient la sincérité et la découverte des sentiments.
Film parfois trouble où l’on en vient à espérer un dénouement serein, LA DÉESSE DES MOUCHES À FEU est aussi sombre que tragique, à peine éclairé par des instants drôles ; et où les acteurs (tous excellents) s’emploient à nous proposer une image d’eux mêmes contrariée et semble t-il faussée. De toute cette ‘perturbation’, nait un métrage avouons-le assez difficile, osant un focus sur les psychés de ces adolescents qui vont de dérive en dérive insouciants et se pensant invulnérables, avant de nous écraser par le bais de son final bouleversant.
Il n’est d’ailleurs pas anodin de constater que le choix du passage musical final se soit porté sur le ‘Voyage Voyage’ de Desireless, réinterprété par l’autrichienne Soap&Skin, sorte de déambulation psychédélique et atmosphérique qui convenait tout à fait au sujet.
L’un des petits plus de ce film réside de fait dans sa bande-son, offrant aux musiques des années quatre vingt dix, un tremplin, comme ce fut déjà le cas sur d’autres productions d’Amérique du Nord.
LA DÉESSE DES MOUCHES À FEU est un film complexe, sur un sujet pas évident tout bien considéré, si on le compare à des productions plus ou moins standardisées, et pour cette raison, ses acteurs, ses choix scénaristiques, il mérite le détour.
Le titre les mouches à feu fait référence au Lucioles et autres insectes attirés par le feu, on peut le voir également comme une parabole, une allégorie, sur la vie, son éclat et parfois sa brièveté.
Synopsis : Le jour de ses 16 ans, Catherine fait face à la séparation de ses parents et entre dans l'adolescence avec perte et fracas. C'est l'année des premières fois et dans l'ambiance grunge des 90's, la jeune fille repousse chaque jour ses propres limites. Rebelle, affranchie et éclatante, elle ne quitte plus ses santiags fétiches… Mais cela sera-t-il suffisant pour la protéger ?
La Déesse des mouches à feu
Technique :
Réalisation : Anaïs Barbeau-Lavalette
Scénario : Catherine Léger d'après le roman de Geneviève Pettersen (éditions Le Quartanier)
Musique : Mathieu Charbonneau
Conception visuelle : André-Line Beauparlant
Costumes : Sophie Lefebvre
Maquillage : Kathryn Casault
Coiffure : Johanne Paiement
Photographie : Jonathan Decoste
Prise de son : Martyne Morin
Conception sonore : Sylvain Bellemare
Mixage : Bernard Gariépy Strobl
Montage : Stéphane Lafleur
Distribution des rôles : Murielle Laferrière, Marie-Claude Robitaille
Production : Luc Vandal
Société de production : Coop Vidéo de MontréalDistribution :
Kelly Depeault : Catherine
Caroline Néron : la mère de Catherine
Normand D'Amour : le père de Catherine
Éléonore Loiselle : Marie-Ève
Robin L'Houmeau (en) : Keven Bilodeau
Antoine DesRochers : Pascal
Noah Parker : Fred
Marine Johnson : Mélanie Belley
Maxime Gibeault : Jean-Simon
Laurence Deschênes : Véronique
Ambre Jabrane : Vanessa
Emmanuel Schwartz : Martial
Emmanuel Bilodeau : le père de Keven
Sylvain Ménard, octobre 2021
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