Se connecter
Yakari, la grande aventure : la Bande originale du film signée Guillaume Poyet
19 août 2020 à 15h00
Guillaume Poyet compositeur de la musique de Yakari, nous propose un joli score qui navigue entre grands moments amples et passages plus intimistes et sensibles.
Décidant de travailler le score en usant avec parcimonie des orchestrations dans une direction plus « naturelle », se voulant proche des sonorités que l’on associe aux amérindiens, Guillaume Poyet écrit une musique directe et envoutante, qui ne pourra que toucher le public qu’il soit enfantin ou adulte. Si il demeure un regret que l’on peut avoir c’est bien quant à la brièveté des morceaux ; on se serait plû à être immergés plus longuement dans ces univers riches et denses. C’est d’ailleurs cette densité qui nous étonne d’emblée, recherche permanente, passages éthérés ou envolées mélodiques, tout ici concoure à rendre cette immersion aussi étonnante que profonde. Car entre des passages comme « Le Conseil », « Le rêve (Grand Aigle) », « Capturer les mustangs » ; ou le sombre et fascinant « La Tornade » ; le compositeur fait preuve d’une réelle volonté d’innover et d’installer sa propre construction. Soulignons rapidement « Âmes sœurs » qui laisse éclater une dimension différente et puissante en empruntant sa rythmique à la pop et au disco, et qui enthousiasmera les jeunes auditeurs.
Alors c’est vrai aussi que nous sommes sur un métrage avant tout destiné à la jeune génération, néanmoins il apparaitra à tout auditeur attentif que la construction et le respect de l’harmonie ont été l’un des paramètres primordiaux, ni facilité, ni pathos inutile… c’est dire !
C’est ainsi que des passages comme « Puis-je être ton ami ? (Grand Aigle) » ou « Oreille tombante allons-y ! » sonnent comme d’élégants et émouvants thèmes, des odes à la beauté et à la poésie. Ça peut sembler étonnant de le souligner - mais à l’heure d’aujourd’hui où nous avons souvent droit à ces « montages musicaux » avec emploi de l’Auto-Tune qui devient une norme comme on a récemment pu le voir sur des productions Netflix - c’est d’autant plus agréable d’avoir droit à une composition inspiré, et encore plus lorsqu’elle se destine à un jeune public. Ceci nous permettra d’apprécier à sa juste valeur un score aux motifs nombreux, qui sont autant de repères dans cet ensemble particulièrement homogène et cohérent.
On pourra longuement revenir sur quasiment chaque morceaux tant le compositeur a travaillé en osmose avec le réalisateur, mais au final ne demeure qu’une chose : son respect pour son auditoire et son imagination mise au service d’une histoire (car tel est le propos de la musique de film) et d’un personnage qui aura accompagné plusieurs générations de lecteurs.