‘Franz K’, de la réalisatrice Agnieszka Holland arrive sur nos écrans ; attention, c’est le film qu’il ne faut pas manquer cette semaine !

Sujet passionnant que celui du film de Agnieszka Holland… ! S’attaquer à la vie de Franz Kafka pouvait sembler être une gageure, mais à sa vision nous nous laissons emporter par la grâce de cette photographie soignée et délicate, par ce jeu d’acteur qui nous impressionne. Co-production entre la France, l’Allemagne, la Tchéquie et la Pologne, cette biographie est une fine observation de la vie de Franz Kakfa, pas réellement un biopic, sans doute un peu plus une biographie romancée, mais soulignée par une forme de recours au documentalisme qui en fait un objet à part !

Se livrant à de périlleux (parfois) aller-retours entre la ‘peinture’ de ce début de XXème et l’époque moderne rendant hommage au grand auteur qu’il est, Franz K. nous invite à découvrir le parcours étonnant, sombre et souvent austère de l’iconique écrivain. Entre face sombre - le spectateur se fera sa propre opinion - et éclat lumineux d’une personnalité qui aura marqué son temps, la réalisatrice observe assez finement cet homme et le met en scène (la séquence avec la machine à torture est stupéfiante d’audace et de modernisme) dans ses contradictions, ses élans (romantiques) et ses troubles.
L’acteur principal, Idan Weiss, teint pâle et maladif, renverrait presque à une autre figure emblématique de la littérature, Howard Phillips Lovecraft. Au travers de son accoutrement, sa morne apparence, son dédain du monde qui l’entoure et par opposition sa verve et sa ‘luminescence’, le personnage nous trouble et nous attire autant qu’il nous révulse dans son comportement.

Film stylé et d’une modernité sans faille, Franz K. est un film à voir absolument, une œuvre par instant vertigineuse, portée par des acteurs charismatiques et que le travail de photographie (superbe) rend plus proches encore.


Synopsis : Franz Kafka grandit dans la Prague juive, dans une famille de commerçants, parmi ses sœurs, sous le joug d'un père despote, auprès d'une mère portant le deuil de deux premiers garçons. L'écriture seule donne du sens à sa vie d'adulte. Coincé dans ses rapports compliqués aux autres, à la sexualité et à la religion, il traverse la vie tant bien que mal, et meurt de la tuberculose à 40 ans.


Sylvain Ménard, novembre 2025

Casting : 
Idan Weiss : Franz Kafka
Peter Kurth : Hermann Kafka (de)
Jenovéfa Boková : Milena Jesenská
Ivan Trojan : Siegfried Löwy
Sandra Korzeniak (pl) : Julie Kafka
Katharina Stark (de) : Ottla Kafka
Sebastian Schwarz (de) : Max Brod
Aaron Friesz (de) : Oskar Baum

Technique : 
Franz K
Réalisation : Agnieszka Holland
Scénario : Marek Epstein , Agnieszka Holland
Photographie : Tomasz Naumiuk
Montage : Pavel Hrdlička (
Musique : Antoni Łazarkiewicz, Mary Komasa-Łazarkiewicz
Décors : Henrich Boraros
Production : Agnieszka Holland, Šárka Cimbalová, Uwe Schott (de), Jorgo Narjes (de), Marcin Wierzchoslawski, Alicja Jagodzinska