Somme toute assez inclassable, le film cultive le doute dans ce qui semble devenir une forme d’expression cinématographique courante, un cinéma d’auteur où la réalisatrice ou le réalisateur instaure ce climat où se confondent l’apprentissage, l’observation des autres et la recherche de soi-même… La différence avec ce type de cinéma que nous connaissons au travers de certains films, d’une certaine vague - on pense à La Nouvelle Vague et à Godard, ou au cinéma parfois avant-gardiste - est qu’il est issu de la Géorgie, un pays qui nous avait peu habitué à de telles évocations.
En observant Sandro, qui cumule les contradictions, nous observons un pays et une culture peinant à s’affranchir d’un carcan, celui de la religion et du dogme avec ce regard porté sur les femmes et leurs ‘devoirs’, et dans le même temps, avide de découverte et de liberté, ceci incluant la dimension charnelle.
C’est au travers de cette métaphore (le Panopticon du titre), que le réalisateur érige son édifice, nous conviant à ce qui est presque une étude, où tous ses personnages - d’où l’importance des seconds rôles - sont parties prenantes de cette observation de la vie dans cette Géorgie moderne, autant conservatrice pour certains que trop ouverte aux yeux des autres, autant religieuse et stricte (la scène du crucifix) que s’avérant attirée par toute sorte d’excès.
Alors on s’interrogera sur l’image renvoyée, celle du père (absent), de la mère (Sainte ou tentatrice…), de cette société fortement ancrée dans ses traditions et soumise à la religion, où grandit et change toute une génération.
Loin de n’être qu’une exception, la Géorgie est un pays qui évolue lentement comme tant d’autres, un pays où la tradition côtoie la course vers le modernisme, un lieu - comme le dépeint George Sikharulidze - finalement pas si différent des autres.
Synopsis : Lorsque le peÌre de Sandro deÌcide de devenir moine orthodoxe, l’adolescent introverti se retrouve livreÌ aÌ lui-meÌme. Il se deÌbat au quotidien pour faire coexister son devoir envers Dieu, son besoin d’amour et son ideÌe de la viriliteÌ... Mais comment trouver sa place quand on est sans repeÌre dans une Georgie post-sovieÌtique aÌ la fois si turbulente et si pieuse ?
Sylvain Ménard, septembre 2025
Technique
PANOPTIKONI (1h36, GeÌorgie, France, Roumanie, Italie)
Ecrit et ReÌaliseÌ par George Sikharulidze
Chef opeÌrateur image : Oleg Mutu
Montage : Giorgia Villa
Son : Alexandru Dumitru
Mixage : Paolo Segat
DeÌcors : Ketevan Nadibaidze
Maquillages et coiffures : Eka Chikhradze
Costumes : Ketevan Kalandadze
Produit par : Vladimer Katcharava (20 STEPS PRODUCTION)
Co-Production : Olivier Chantriaux (FILMO2); Luca Cabriolu, Andrea Di Blasio (OMBRE ROSSO) ; Anamaria Antoci (TANGAJ) ; Archil Gelovani (INDEPENDENT FILM PROJECT)Casting
Sandro : Data Chachua
PeÌre de Sandro : Malkhaz Abuladze
Natalia : Ia Sukhitashvili
Lasha : Vakho Kedeladze
Tina : Salome Gelenidze
Lana : Marita Meskhoradze
Beka : Andro Japaridze