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Sur un postulat simple, celui de se rendre compte qu’autour d’eux il y a autre chose que la banlieue, ces lycéens sont invités à prendre acte de l’impact effréné de l’urbanisation et de l’augmentation ininterrompue des zones d’habitations. Mais loin d’un discours simpliste, le film documentaire nous offre une réflexion bienvenue sur ce qui semble des évidences, sur ce que les jeunes générations doivent comprendre au travers des décisions autant étatiques qu’économiques qui sont prises et de leur place, à eux, dans ce système.
Prenant alors une direction nouvelle, le film nous invite à suivre les pérégrinations de ces jeunes adultes qui mènent leur enquête sur les besoins des gens, sur leurs valeurs et les notions d’espace et de développement.
Entre les discours sur les besoins nécessaires : être heureux est-ce suffisant et ne doit-on jamais rien changer ; et la réalité : vaut-il mieux profiter d’un peu d’espace vert et vivre en conciliant tout ce qui existe ; cette enquête prend une dimension résolument moderne et qui nous questionne quant au système libéral et ses impératifs.
Dans un monde où la mondialisation impose des vues globales et dénuées d’humanité, la démarche de ces jeunes français est un moment à part, une révélation, une réaction ; est-ce le monde où nous voulons vivre ? ; et en quoi résident les alternatives, entre le développement durable et ce qui permettra à tous de s'épanouir, et les nécessités économiques ?
Qui n’a pas vu fleurir les zones artisanales, dites d’activités ? Et qui ne s’est pas rendu compte qu’en fait - et en fonction des charges locales et des volontés politiques - ces bâtiments et ces zones ne font que se ‘déplacer’ laissant derrière elles des terrains qui peut être seront réhabilités, migrant dans une direction ou l’autre en fonction également des accords et des bénéfices que les municipalités leur offrent.
On pourrait penser alors que la réflexion porte sur le développement imposé avec l’urbanisation à outrance, les profits (lié à l’immobilier) et les luttes de pouvoir d’un côté ; et l’agriculture et la nature de l’autre. Quand on regarde le film on se rend compte que c’est effectivement vrai, et dans le même temps que ça permet d’approfondir le débat et de comprendre qu’on ne peut imposer de façon unilatérale des décisions pensées et prises seulement par quelques-uns !
On assiste à cette prise de conscience de l’importance du débat démocratique, et ces jeunes lycéens étant parties prenantes de ce processus nous renvoient cette image positive, d'abord parce qu'ils seront bientôt mieux placés que la plupart d’entre nous pour décider, ensuite parce ce monde sera celui où eux auront des enfants à leur tour et vieilliront... une histoire de génération, avec ses choix et ses décisions.
Un dernier mot sur le point important, ce qui nous aura marqué le plus à la vision du métrage, c’est cette dimension humaine omniprésente... le maitre mot finalement et la seule chose à retenir.
Geoffrey Couanon offre à ses jeunes ‘acteurs’ une fenêtre incroyable, mettant en valeur leur sincérité et leur authenticité. On prend - il est bon de le souligner - la mesure de leur combat, qui est le nôtre également... de ce combat qui ne fait que continuer.
https://doucefrance-lefilm.fr/
Sylvain Ménard, juin 2021