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Mark Snow, le compositeur qui aura accompagné nos séries, nos fictions et nos fantasmes télévisuels, nous a quitté ce 4 juillet… triste fête qui voit la disparition d’une icône de la musique de films !
08 juillet 2025 - 08:53
Le décès de MARK SNOW va laisser un grand nombre d’entre nous orphelins, car de fait 78 ans c’est un peu tôt pour partir. L’homme nous aura étonné par sa fraicheur, son professionnalisme et l’inventivité de ses thèmes. Figure majeure de la composition pour la télévision, l’impact qu’eut son travail sur de nombreuses séries a changé notre perception de ce monde du petit écran, nous offrant de vrais développements, des morceaux qui alliaient l’usage des synthétiseurs aux instruments et à l’orchestre, restant dans une approche mélodique quasi permanente.
Une des choses qui nous vient à l’esprit à l’évocation de son nom et de son travail, c’est la qualité qu’il apportait à ses compositions, quant à l’élaboration de ses thèmes ; et la constance en terme de volume (conséquent) et de musicalité qu’il a toujours manifesté. S’étant frotté à presque tous les genres, il était devenu bien plus qu’un compositeur ‘majeur’ américain, il était le parfait compagnon de ce reflet renvoyé par de si nombreuses séries.
Rappelons simplement que sa contribution à X-Files est souvent résumée à son seul générique, iconique certes, mais bien réducteur en regard du volume de musique écrite pour le show, sur tant et tant d’épisodes. Rappelons également que Chris Carter eut l’immense idée d’offrir au score une place prépondérante, ce qui reste encore peu usité. De la sorte les morceaux composés occupent une place de choix dans la série, concourant à densifier l’atmosphère et à la rendre si prenante.
Ce qu’on appréciait chez MARK SNOW c’était son immense énergie, sa capacité à ‘engendrer’ des motifs forts, alors que son budget restait dans des limites fort raisonnables, que ce soit sur les séries TV ou au cinéma.
Ayant commencé à composer vers le milieu des années soixante-dix, il se sera fait connaître par le biais de son travail sur de nombreuses séries parmi lesquelles Cagney & Lacey, Hooker, Falcon Crest ou encore Dark Justice.
Mais sa renommée verra le jour au début des années quatre-vingt dix avec X-Files et sa création d’un univers complexe et fécond (particulièrement) sur plus de deux cents épisodes et presque vingt ans de collaboration avec Chris Carter. Par la suite il aura composé le score de la sombre et pessimiste série Millennium (toujours signée Chris Carter), avant de se laisser aller à côtoyer les super-héros avec Smallville, le fantastique avec The Twilight Zone, et de revenir tranquillement vers la chronique policière si chère aux américains, Blue Bloods, avec ses 287 épisodes.
Curieusement - ceci dit, il était excessivement pris par son travail pour la télévision - il aura peu composé pour le cinéma, moins d’une trentaine de scores, dont les deux adaptations cinématographiques des aventures de Mulder et Scully.
MARK SNOW a bénéficié d’une aura particulière en étant rattaché à des programmes qui ont marqué leur temps ; et à ce titre, nul doute que X-Files a été - et reste - une des séries emblématiques du monde de la télévision. Il aura été très bien représenté, les éditions étant assez nombreuses.
Nous citerons rapidement :
X-FILES, volume 1: LIMITED EDITION RE-ISSUE (4-CD SET), environ 5 heures 20 ;
X FILES, volume 2 : LIMITED EDITION (4-CD BOX SET), environ 5 heures ;
X FILES, volume 3 : LIMITED EDITION (4-CD BOX SET), environ 5 heures 10 ;
X FILES, volume 4 : LIMITED EDITION (4-CD BOX SET), environ 5 heures 15 ;
X-FILES, THE EVENT SERIES: LIMITED EDITION (2 CD Set), environ 3 heures ;
X-FILES, THE – SEASON 11: LIMITED EDITION (2-CD SET), environ 2 heures 40 ;
X-FILES : FIGHT THE FUTURE : LIMITED EDITION, 75 minutes ;
MILLENNIUM volume 1 : LIMITED EDITION (2CD-SET), 2 heures 25 environ ;
MILLENNIUM volume 2 : LIMITED EDITION (2-CD SET), environ 2 heures 33 ;
SMALLVILLE: LIMITED EDITION (2-CD SET), environ 2 heures 20 ;
…
Et d’autres encore !
A ceux qui se posent la question quant à l’emploi de l’expression « Icône de la musique de films », il m’a paru toujours compliqué de dissocier les deux médias, la télévision et le cinéma, tant finalement ils sont imbriqués, et que bien souvent ceux qui se sont fait connaître par le bais de séries, n’ont pas eu le temps de travailler pour le cinéma et inversement. Est-ce qu’un bon compositeur de musique pour la télévision est un bon (ou mauvais) compositeur au cinéma… vaste débat, que nous reprendrons peut être un jour.
Nul doute qu’au travers des séries sur lesquelles il travailla et que nous continuerons à regarder ; sa présence, avec ses mélodies et ses thèmes bien présents, se fera toujours sentir.
Sylvain Ménard, juillet 2025
