
Se connecter
Plus axé dans un développement qui oscille entre le film d’horreur, la satire et le comique outrancier et bien évidemment gore, THE TEXAS CHAINSAW MASSACRE PART 2 mettait en scène Dennis Hopper dans le rôle d’un marshall traquant Leatherface et sa famille de dégénérés meurtriers.
Le label Waxwork Records nous propose de nous pencher sur cette toute première édition complète de la musique, issue des masters de 1986, mixées et re-séquencées par le compositeur lui même, offrant quelques quatre-vingt dix minutes de musiques aux amateurs.
Le travail de Jerry Lambert est moins agressif et conceptuel que celui du film d’origine - le sujet proche de la comédie horrifique imposant ce recadrage - et s’écoute avec plus de plaisir. Si nous sommes dans un mouvement - qui comme le confirme le premier passage « Night of the Massacre » - s’inscrit dans un contexte connu, avec « Leatherface Waltz » c’est bien à cette dimension caustique et reliant le film à un genre comico-horrifique, à laquelle nous avons affaire. C’est donc dans cet esprit que le compositeur écrit et développe ses nombreux thèmes, certains ‘classiques’ et se référençant par rapport à un genre précis, d’autres clairement mélodiques, d’autres encore plus ‘aventureux’ quand ils ne relèvent pas de l’étude ou l’expérimentation. Aussi tout comme « Release » se fait évocateur, « Stretch's Theme » nous apporte un thème languissant et introspectif, un de ces thèmes qui demeure dans les mémoires. Les motifs sont ainsi clairement définis et bien représentés, soulignant les péripéties.
Mais nous retrouvons également des esquisses que nous sommes en droit d’attendre du sujet, de « Abyss à « Drive » en passant par le long « Final Chainsaw Battle », passage violent et illustratif ; ou des esquisses quasiment mélodiques sur « Enright's Madness » et le lent et inquiétant « Follow » ! En somme c'est bien à cette panoplie que le genre se doit d’exploiter que nous sommes confrontés ; par moment allant de la musique que l’on qualifierai d’expérimentale à de l'industrielle, des thèmes alors reconnaissables comme tels, surgissant de façon très nette avec des morceaux comme « Investigation », « Tense Moments » ou « The Pit »… Mais soulignons que la musique est sortie de cette ornière nauséabonde et pernicieuse, de cet abime de noirceur et d’inéluctabilité à laquelle nous avaient habitués quelques métrages comme le Eraserhead de Lynch en 1977, ou bien le premier opus justement de Massacre en 1974, donnant à cette composition une dimension plus ‘respectable’ et moins portée sur le grand-guignol !
Tobe Hooper aura participé à la conception sonore et en partie donc à l’écriture de la bande originale.
Il s’agit d’une édition collector, un vinyle aux couleurs "Chainsaw Blade and Blood" de 180 grammes. Dans une pochette illustrée par Robert Sammelin, cet édition bénéficie des annotations du compositeur Jerry Lambert, et d’une illustration en insert.
Sylvain Ménard, mars 2022