Après sa composition sur un film de monstres… le film de ‘monstres’, j’ai nommé GODZILLA ; Alexandre Desplat s’attaque aux grosses bébêtes, à celles qui peuplent nos fantasmes depuis si longtemps et ont conduits maints scientifiques à embrasser la carrière de paléontologue, « LES DINOSAURES » !
Très enthousiaste et enlevée, la musique dès le passage d’ouverture, « Opening Lab », nous invite à découvrir une somptueuse partition qui ravira les musicophiles de tout crin, amoureux du 7ème Art et de la musique qu’on y associe, amoureux - tout simplement - des belles compositions ! Particulièrement ‘épique’, le score épouse un film qui ravive le blason quelque peu malmené ces derniers temps de la franchise, retrouvant une trame dynamique et parfois violente.
Ainsi la musique de Desplat se fait le reflet de cette ‘remise en forme’, offrants maints thèmes qui ne dépareraient pas sur un film d’aventure… mais n’est-ce pas justement le propos ici, revenir aux ‘fondamentaux’ (comme on aime dire) et à cet enthousiasme - presque juvénile - dont les derniers opus nous avaient privés.
Le souhait de Gareth Edwards était de redonner ses lettres de noblesse au volet initial (tout en faisant abstraction du troisième) et d’aller vers une ambiance qui, à l’instar de Godzilla, nous avait particulièrement marquée.
On aime souvent (bien trop probablement) comparer et ajuster notre réflexion, par rapport à ce qui a précédé. Nul doute avec ‘Jurassic World : Rebirth’, qu’Alexandre Desplat s’insère avec son élégance et sa puissance coutumière dans la saga. Après le score des deux premiers Jurassic Park écrits par John Williams (mention spéciale au Monde perdu : Jurassic Park, meilleur film et sans doute meilleure musique) ; puis la reprise par Don Davis sur Jurassic Park 3 ; avant que n’intervienne Michael Giacchino sur les trois chapitres suivants (Jurassic World, Jurassic World : Fallen Kingdom et Jurassic World : Le Monde d’Après) ; c’est au tour de notre compositeur français, de retrouver Gareth Edwards après Godzilla, et de s’associer à lui dans cette ‘renaissance’ de la franchise.
Dire que le score est ample et riche relève de l’évidence, tant les morceaux s’enchaînent et que les thèmes et les motifs y sont légions, d’un trop bref « Bridge of Deal » au romantique et nostalgique « Natural History Museum » - morceau d’une agréable longueur où la partition se voit délicatement représentée dans un mouvement aérien et léger, très début XXème -, et jusqu’aux moments dynamiques ou angoissants.
Ainsi de « Mosasaur Attacks Yacht » (sans oublier sa suite plus angoissante « Mosasaur Bumps Boat »), « Boat Chase », « Fins Attack » (les deux parties), « What's This Smell? » ou le très symphonique et long passage (8 minutes 10 !) qui ravira les BO-philes, « Crossing the River / T-Rex » ! ; ce sont autant de passages qui permettent au score de ‘prendre son envol’, de s’affranchir de ses prédécesseurs au travers d’une bien belle orchestration, irréprochable et inventive, sans temps morts ni répétitions. Un score qui ne laissera quasiment jamais le spectateur & auditeur reprendre son souffle.
Par moment porté par des élans romantiques et élégiaques dont les ornementations nous rappelleraient celles de John Williams (mais quoi de plus logique), à d’autres, tendus et inquiétants, la musique s’écoute avec un plaisir non dissimulé ; car sans doute y retrouvons-nous ces sensations liées à la première trilogie !
Magnifiquement fluide et orchestrée avec talent (reportez-vous aux morceaux « The Old Lab » ou « Tunnel / Helicopter ») la composition resplendit alors de maintes façons, inspirante, étonnante et si représentative de cette mouvance symphonique, où la mélodie ne saurait être remise en cause, où l’Art subtil des accords et des circonvolutions esthétiques et tonales, contribuent à créer une œuvre inoubliable.
On pourra toujours prétendre que s’attaquer à une œuvre sur laquelle a travaillé le grand John Williams reste périlleux, mais avouons que notre crainte portait bien plus sur le métrage en lui même et l’approche que souhaitait le réalisateur. Entre thèmes grandiloquents, inquiétants ou simplement magiques et beaux, Alexandre Desplat n’oublie pas d’insérer ce qu’il faut de douceur et d’une touche de mélancolie en citant John Williams (rarement) ; prouvant aux cinéphiles du monde entier qu’il est un des plus grands compositeurs à ce jour.
C’est le label Mutant (Alien Romulus de Benjamin Wallfisch) en association avec Back Lot Music qui nous offre ce superbe double album vinyle (pour octobre), le CD devrait sortir fin d’année également.
Sylvain Ménard, juillet 2025
Pistes du double CD
Disque I
01. Opening Lab
02. Bridge of Deal
03. Natural History Museum
04. Team Gathered
05. Voyage
06. Dart Show
07. Zora and Kincaid
08. Mosasaur Attacks Yacht
09. Zora and Loomis Chat
10. Mayday
11. Mosasaur Bumps Boat
12. Boat Chase
13. Fins Attack – Part 1
14. Fins Atack – Part 2
15. Cave Swim
16. Hurry
17. Walking the Swamp
18. The Pistol / Scare in the Trees
19. Do the JobDisque II
01. Dino Lovers
02. Dino Spectacle
03. What’s the Smell?
04. Crossing the River / T-Rex
05. Clifftop
06. Climbing the Wall
07. Bird Strike
08. Let’s Go Home
09. Gentle Boat Ride
10. Mutadons Fly In
11. The Old Lab
12. Tunnel / Helicopter
13. Run to the Gate
14. Bella and the Beast
15. Sailing Away
Pistes du double vinyle
Face A
01. Opening Lab
02. Natural History Museum
03. Voyage
04. Zora and Kincaid
05. Mosasaur Attacks Yacht
06. Zora and Loomis chatFace B
01. Mayday
02. Boat Chase
03. Fins Attack – Part 1
04. Fins Attack – Part 2
05. Cave Swim
06. Do the JobFace C
01. Dino Lovers
02. Dino Spectacle
03. What’s the Smell?
04. Crossing the River / T-Rex
05. Climbing the Wall
06. Bird Strike
07. Gentle Boat RideFace D
01. Mutadons Fly In
02. The Old Lab
03. Tunnel / Helicopter
04. Run to the Gate
05. Bella and the Beast
06. Sailing Away